Histoire

Pendant la Révolution, la commune s’est appelée provisoirement Fort-Sévère.

C’est le comte de Jarnac qui avait droit de justice sur Sainte-Sévère. Les dîmes allaient pour trois quarts au curé et un quart à l’abbé de Châtres.

La fortification constituée de levées de terre et de fossés située le long de la voie romaine d’Agrippa de Saintes à Lyon et nommée le Camp Romain, est malgré son nom, une fortification médiévale.

Des fossés circulaires protohistoriques ont été découverts, d’une part au Pré Rousset, d’autre part au lieu-dit les Pontrauds.

Le tertre de l’Abattu pourrait être un tumulus.

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L’église

La commune de Sainte-Sévère, qui a pris le nom d’une vierge martyre du pays de Trèves, morte en 660, est célèbre par son camp romain, le plus renommé de la région. Entièrement comprise dans la plaine du Pays-Bas, elle est traversée de deux courts d’eau, le Thidet et la Soloire.

Ses constructeurs de 1896 à 1898 ont-ils souhaité que son clocher porche et donc son entrée ne tournent pas le dos au village comme si, une fois le portail ouvert, les fidèles n’avaient qu’à suivre sans détour le chemin de leurs pas tourné vers le chœur ?

Si l’on a pas de véritables explications quant à cette orientation inversée du monument et au choix qui fut fait de l’édifier dans cette position , on connaît en revanche dans le détail son histoire vieille d’un siècle. Vu l’état de ruines de l’ancienne église, dont la voûte trop sommairement réparée, s’est effondrée en 1892, rendant impossible la pratique normale du culte qui devait être célébré dans une grange prêtée par le maire de l’époque, la commune décide l’ édification d’une église au même emplacement pour un devis de 34 785 francs.

Conçue par l’architecte Barbaud, elle respecte le plan roman en croix latine, voûtes en berceau, arcatures et voussures des ouvertures en plein cintre. La nef est construite sur trois travées, deux chapelles dans les bras du transept et le chœur est éclairé par trois fenêtres avec vitraux peints. Le clocher porche s’élève sur trois étages de fenêtres flanquées de colonnettes. Avec sa forme terminale et ses quatre clochetons, il manifeste l’influence qu’exerçait à l’époque, l’architecte Abadie qui intervint dans beaucoup de restaurations ou de remaniements d’églises notamment d’ Angoulême, entre 1845 et 1880, restaurations souvent contestées par les puristes de l’art roman. Dans sa volonté d’être fidèle à ce style, l’architecte qui conduisait les travaux à Sainte-Sévère, a fait ciseler sur les archivoltes extérieures de la nef, les motifs en dents de scie fort prisés par les sculpteurs du XIIe siècle.

Malgré sa modernité, Sainte-Sévère, dans l’estompe de sa blancheur et la patine des pierres les plus exposées aux intempéries, a beaucoup de charme et ne peut pas laisser indifférent celui qui la rencontre en chemin.

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